Dans ce roman très célèbre, subtil jeu de miroirs où le narrateur. Ranpo Edogawa lui-même, cherche à élucider un meurtre commis par un autre auteur de littérature policière, on retrouve - comme dans tous ses romans cette curieuse alchimie entre une intrigue rigoureuse et une narration envoûtante, dans des mises en scène fantastiques et obsessionnelles (fétichisme, voyeurisme, sadisme et perversions sexuelles). « Flânerie au bord du fleuve Edo ». telle est la traduction littérale des idéogrammes utilisés pour composer ce nom de Edogawa Ranpo (anagramme de Edgar Allan Poe), reconnu au Japon comme le maître-fondateur de la littérature policière japonaise (1894-1965).Biographie de l'auteurEdogawa RANPO (1894-1965), de son vrai nom HIRAI Tarô, est le fondateur de la littérature policière au Japon. Dès 1922, il écrit sur le modèle de Poe ou de Conan Doyle qu'il admire et conquiert rapidement la célébrité sous son pseudonyme choisi en hommage à Edgar Allan Poe. Ecrivain prolifique, malgré sa légendaire tendance à fuir ses éditeurs : quarante-quatre nouvelles et trente et un romans -, puis autant, après 1935, de récits pour enfants. MISHIMA Yukio, qui appréciait son oeuvre, adapta et joua un rôle dans la pièce qu'il tira d'un de ses romans, Le Lézard noir. Dans La Proie et l'ombre, drame subtil noué de soie et de sang, le narrateur, Ranpo lui-même, tenu sous le charme de l'épouse de la victime, s'attache à élucider le meurtre commis par un autre auteur de romans policiers. Subjugué par la trop belle victime - mais comment ne lui pardonner de s'être laissé prendre au piège de la belle Shizuko qui se laisse si aimablement fouetter ! - il va se perdre dans le miroir de ses habiles déductions de romancier, sans vraiment trouver la sortie de ce labyrinthe envoûtant et poisseux où l'érotisme et le crime se rejoignent dans la même exigence esthétique. Intrigue conduite, comme dans ses autres romans, par une logique implacable, de subtils rebondissements et des mises en scène d'un goût morbide, obsessionnelles même. Edogawa Ranpo apposait à côté de sa signature : " Le monde visible est chimère, la réalité se trouve dans les rêves de la nuit ". On aimerait citer Edgar Allan Poe lui-même écrivant : " Je n'ai pu aimer que là ou la mort mêlait son souffle à celui de la beauté ".
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