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Les villes de la plaine

3.9

(98)

Audience : Adulte - Grand Public
Le Pitch
Présentation de l'éditeur LES VILLES DE LA PLAINE. Dans une civilisation antique imaginaire, mais qui éveille en nous un curieux sentiment de familiarité, le scribe Asral se voit chargé de produire une copie neuve des lois. Grâce aux questions naïves de son garde Ordjéneb, il s'avise bientôt que la langue sacrée qu'il transcrit est vieillie et que la vraie fidélité à l'esprit du texte consisterait à le reformuler, afin qu'il soit à nouveau compris tel qu'il avait été pensé quatre ou cinq siècles plus tôt. Peu à peu, cependant, le doute s'installe. Qui était Anouher, législateur mythique dont on a presque fait un dieu ? Ces lois qui soumettent à un contrôle de chaque instant la vie publique, les relations privées et jusqu'au corps des femmes, sont-elles toutes de sa main ? Et Asral a-t-il plus de chances de le savoir un jour que de se faire aimer de Djinnet, un jeune chanteur du faubourg des vanniers ? C'est tout le talent de Diane Meur que de nous faire réfléchir aux grandes questions de la religion et de nos systèmes politiques par le biais de ce récit haletant, où souffle un vent de liberté jubilatoire et contagieux. Nous suivons Asral dans sa quête, et Ordjéneb dans sa progressive initiation, avec le même plaisir que nous voyons se déliter l'un après l'autre les traditions et les rituels de cet ordre social rigide. Les suivrons-nous jusqu'au bout ? Ou préférerons-nous retomber en proie à la fascination du mythe, comme ces archéologues prussiens que nous découvrons, vers 1840, en train d'exhumer les premiers vestiges de la ville disparue ? Entre drame et satire, roman d'amour et fable rationaliste un peu folle, se trouve ici campé un univers qu'on quitte à regret, et qui ne dépaysera pas trop les lecteurs de La We de Mardochée et des Vivants et les Ombres. DIANE MEUR, née à Bruxelles en 1970, est traductrice et romancière. La fantaisie, l'intelligence, l'érudition et la feinte désinvolture de ce quatrième roman publié chez Sabine Wespieser éditeur confirment un éblouissant talent d'écrivain. Extrait Il avait soif, il était fatigué, ses pieds lui faisaient mal dans leurs sandales. A gauche une lanière s'était rompue et la semelle, à chaque pas, traînait. On lui avait dit : pour trouver du travail il fallait aller à la porte des Buffles, au milieu du marché. Oui, mais le marché ici était presque une ville, pleine de cris et de gens, avec des dizaines de vendeurs pour chaque spécialité, les pots de terre, les pots de fer, les tapis, la vannerie... C'était au point qu'il avait vu, côte à côte, un étal d'oeufs blancs et un étal d'oeufs bruns ! Les deux marchands se tournaient le dos, comme s'ils ne faisaient pas le même métier, et leurs clients ne s'adressaient pas la parole. Une véritable ville, immense, un labyrinthe à ciel ouvert dont il ne voyait pas le bout et trouvait encore moins le centre, sans doute parce que, sans s'en rendre compte, il devait tourner en rond. Chez lui à Jaïneh c'était simple, les marchands il les connaissait tous, d'ailleurs aucun n'était vraiment marchand : c'étaient ceux des villages hauts qui, à chaque lune, descendaient avec leur laine, leurs fromages, des figues et des raisins qui venaient mieux chez eux qu'au fond de la vallée. A Jaïneh il serait allé vers l'un ou l'autre, lui aurait demandé : «Cousin, dis-moi où on embauche ?», et le cousin - ils l'étaient tous, de près ou de loin - aurait fait lever son fils qui jouait par terre, pour qu'il lui serve de guide. Ici, il ne savait pas comment s'y prendre. Les gens comprenaient mal son parler des montagnes, ils lui faisaient tout répéter, et lui comprenait encore moins leurs façons de dire, à eux. Ils appelaient beaucoup de choses par d'autres noms, ou peut-être donnaient des noms à des choses qu'il n'avait jamais vues, ça faisait comme des trous dans leur parole, des bouts entiers qui n'avaient pas de sens, qui n'étaient que du bruit. Et quand les gens d'ici voyaient que vous ne compreniez pas, au lieu de se donner un peu de mal, ou a Afficher moinsAfficher plus

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Détails du livre

Titre complet
Les villes de la plaine
Auteur
Format
Grand Format
Publication
25 août 2011
Audience
Adulte - Grand Public
Pages
372
Taille
18 x 14 x 2 cm
Poids
401
ISBN-13
9782848050997
Livré entre : 10 décembre - 13 décembre
Livraison gratuite (FR et BE) à partir de 20,00 € de livres d'occasion
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