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Un si joli visage

3.7

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Audience : Adulte - Grand Public
Le Pitch
Présentation de l'éditeur 5 kilos pris à la mort de son père, 10 à la suite de sa fausse-couche... En raison de son obésité, Marie se complaît jour après jour dans une solitude mortifère. Consumée par un quotidien qui se résume à des allers-retours entre son lit et le frigidaire, Marie, ne vit que pour et par Jimmy, son mari. Or, un soir, à la veille de ses noces d'argent, celui-ci ne regagne pas leur maison en Ontario. Résolue à retrouver Jimmy, Marie délaisse sa vie sans remous et s'envole pour Los Angeles. Au fil de rencontres insolites, avec un immigrant mexicain, puis des triplés dont elle prendra soin comme s'ils étaient ses propres enfants, Marie apprend à s'ouvrir aux autres et à se libérer de ses peurs. Son périple sous le soleil de Californie devient contre toute attente un voyage initiatique où la personne recherchée n'est peut-être qu'elle-même... L'auteur des Filles, reconnue pour l'humanité de ses portraits d'êtres insolites, merveilleusement attachants, montre avec humour et délicatesse que les miracles existent et qu'ils ne sont pas toujours là où on les imagine. Extrait Un si joli visage Seule, le soir, lorsque la lumière avait abandonné le toit d'ardoise de sa petite maison et que son mari était encore au travail, Mary Gooch, debout devant la fenêtre ouverte de sa chambre à coucher, exécutait un strip-tease à l'intention des étoiles : elle s'extirpait de son pantalon fripé, ôtait son ample chemisier, libérait ses seins, se débarrassait de sa culotte, et sa chair crémeuse se répandait jusqu'à l'instant où éclatait sa nudité complète, sublime. Dans l'obscurité, elle implorait son amant le vent de la prendre et, pour finir, devait s'appuyer sur le rebord de la fenêtre. Puis, inhalant l'air de la nuit telle la fumée d'une cigarette post-coïtale, Mary se tournait vers le miroir, qui l'observait depuis le début. La glace révélait l'image que Mary connaissait par coeur : une brune de quarante-trois ans, mesurant un mètre soixante-sept et si enrobée de graisse qu'aucun os ne laissait deviner sa présence. Pas l'ombre d'une omoplate ni d'une clavicule, pas d'aspérité de la mâchoire, pas d'enfoncement au genou, pas de saillie de l'os iliaque, pas de creux aux jointures, pas de phalange aux plus petits de ses doigts. Et aucune trace de muscles. Comme un édredon sous sa peau. À neuf ans, Mary était descendue du pèse-personne du Dr Ruttle et l'avait entendu murmurer le mot à l'oreille d'Irma, sa mère si menue. Bien qu'inconnu, ce mot, dans le contexte des contes de fées, lui avait semblé tout à fait sensé. Obête. Il y avait bien des sorciers et des sorcières. Pourquoi pas des ogres et des obêtes ? La grosse petite Mary ne fut pas déroutée par le diagnostic. Dans son esprit d'enfant, il était tout naturel que son corps ait pris la forme de l'animal affamé qui se terrait dans son ventre. Elle a un si joli visage. Les gens ne cessaient de le répéter. Lorsqu'elle était petite, ils formulaient le commentaire à l'intention de sa mère en faisant «tss, tss» en signe de pitié ou d'amer reproche, selon leur nature. Lorsqu'elle fut plus vieille, ceux qui la plaignaient ou la condamnaient lui adressaient les mots directement. Un si joli visage. Message implicite : la honte de ses volumineuses proportions, le gaspillage de ses yeux verts et de ses lèvres arquées, de son nez aquilin, de sa fossette au menton et de sa peau douce, pareille à de la pâte levée, pour ainsi dire dépourvue de rides - fait en soi remarquable dans la mesure où, quand elle ne mangeait pas, Mary Gooch se faisait du souci. Elle s'inquiétait de ce qu'elle allait manger et ne pas manger. Du moment et de l'endroit où elle mangerait ou ne mangerait pas. Elle s'inquiétait d'avoir trop mangé ou de ne pas avoir assez mangé. Elle redoutait l'hypertension, le diabète de type 2, l'athérosclérose, la crise cardiaque, l'AVC, l'arthrose. Le mépris des inconnus. La vérité qui sort de la bouche des enfants. La mort subite. La mort lente. Elle se faisait d'autant plus Afficher moinsAfficher plus

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Présentation de l'éditeur 5 kilos pris à la mort de son père, 10 à la suite de sa fausse-couche... En raison de son obésité, Marie se complaît jour après jour dans une solitude mortifère. Consumée par un quotidien qui se résume à des allers-retours entre son lit et le frigidaire, Marie, ne vit que pour et par Jimmy, son mari. Or, un soir, à la veille de ses noces d'argent, celui-ci ne regagne pas leur maison en Ontario. Résolue à retrouver Jimmy, Marie délaisse sa vie sans remous et s'envole pour Los Angeles. Au fil de rencontres insolites, avec un immigrant mexicain, puis des triplés dont elle prendra soin comme s'ils étaient ses propres enfants, Marie apprend à s'ouvrir aux autres et à se libérer de ses peurs. Son périple sous le soleil de Californie devient contre toute attente un voyage initiatique où la personne recherchée n'est peut-être qu'elle-même... L'auteur des Filles, reconnue pour l'humanité de ses portraits d'êtres insolites, merveilleusement attachants, montre avec humour et délicatesse que les miracles existent et qu'ils ne sont pas toujours là où on les imagine. Extrait Un si joli visage Seule, le soir, lorsque la lumière avait abandonné le toit d'ardoise de sa petite maison et que son mari était encore au travail, Mary Gooch, debout devant la fenêtre ouverte de sa chambre à coucher, exécutait un strip-tease à l'intention des étoiles : elle s'extirpait de son pantalon fripé, ôtait son ample chemisier, libérait ses seins, se débarrassait de sa culotte, et sa chair crémeuse se répandait jusqu'à l'instant où éclatait sa nudité complète, sublime. Dans l'obscurité, elle implorait son amant le vent de la prendre et, pour finir, devait s'appuyer sur le rebord de la fenêtre. Puis, inhalant l'air de la nuit telle la fumée d'une cigarette post-coïtale, Mary se tournait vers le miroir, qui l'observait depuis le début. La glace révélait l'image que Mary connaissait par coeur : une brune de quarante-trois ans, mesurant un mètre soixante-sept et si enrobée de graisse qu'aucun os ne laissait deviner sa présence. Pas l'ombre d'une omoplate ni d'une clavicule, pas d'aspérité de la mâchoire, pas d'enfoncement au genou, pas de saillie de l'os iliaque, pas de creux aux jointures, pas de phalange aux plus petits de ses doigts. Et aucune trace de muscles. Comme un édredon sous sa peau. À neuf ans, Mary était descendue du pèse-personne du Dr Ruttle et l'avait entendu murmurer le mot à l'oreille d'Irma, sa mère si menue. Bien qu'inconnu, ce mot, dans le contexte des contes de fées, lui avait semblé tout à fait sensé. Obête. Il y avait bien des sorciers et des sorcières. Pourquoi pas des ogres et des obêtes ? La grosse petite Mary ne fut pas déroutée par le diagnostic. Dans son esprit d'enfant, il était tout naturel que son corps ait pris la forme de l'animal affamé qui se terrait dans son ventre. Elle a un si joli visage. Les gens ne cessaient de le répéter. Lorsqu'elle était petite, ils formulaient le commentaire à l'intention de sa mère en faisant «tss, tss» en signe de pitié ou d'amer reproche, selon leur nature. Lorsqu'elle fut plus vieille, ceux qui la plaignaient ou la condamnaient lui adressaient les mots directement. Un si joli visage. Message implicite : la honte de ses volumineuses proportions, le gaspillage de ses yeux verts et de ses lèvres arquées, de son nez aquilin, de sa fossette au menton et de sa peau douce, pareille à de la pâte levée, pour ainsi dire dépourvue de rides - fait en soi remarquable dans la mesure où, quand elle ne mangeait pas, Mary Gooch se faisait du souci. Elle s'inquiétait de ce qu'elle allait manger et ne pas manger. Du moment et de l'endroit où elle mangerait ou ne mangerait pas. Elle s'inquiétait d'avoir trop mangé ou de ne pas avoir assez mangé. Elle redoutait l'hypertension, le diabète de type 2, l'athérosclérose, la crise cardiaque, l'AVC, l'arthrose. Le mépris des inconnus. La vérité qui sort de la bouche des enfants. La mort subite. La mort lente. Elle se faisait d'autant plus Afficher moinsAfficher plus

Détails du livre

Titre complet
Un si joli visage
Editeur
Format
Grand Format
Publication
19 octobre 2011
Audience
Adulte - Grand Public
Pages
361
Taille
24 x 15.3 x 2.5 cm
Poids
466
ISBN-13
9782809805536
Livré entre : 20 décembre - 23 décembre
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