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Héros anonymes

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Audience : Adulte - Grand Public
Le Pitch
Présentation de l'éditeur « J'aurais bien aimé que ce soit vraiment des Arabes qui pulvérisent les tours jumelles. Ça aurait enfin signifié qu'ils sont de nouveau capables de flirter avec le grandiose. Fini la dérive, bonjour l'audace. Du travail d'Arabes mais de chirurgiens arabes s'il vous plaît. Fiérot, je visionnais en boucle ces images délirantes depuis mon réveil. Très vite le réel détrôna la fiction et je compris tout seul que mon peuple était bien trop étriqué dans son calbute pour foutre un bazar aussi démesuré. Les images n'en perdaient pas pour autant de piquant mais ce jour-là je troquai mon keffi eh pour ma casquette des Yankees. Je m'étais réjoui trop vite, aucune performance à signaler du côté des merguez ce 11 septembre 2001. » Dans son nouveau livre, Saphia Azzeddine nous invite à entrer dans la tête d'un « héros anonyme » et à mesurer à quel point c'est effrayant d'être un « lambda » et de se sentir, pourtant, tout-puissant. » La presse en parle : Lire ¿ novembre 2011, Paris Match ¿ 10 novembre 2011, L'Express Style ¿ 9 novembre 2011 Éditions Léo Scheer, 2011 Extrait J'aurais bien aimé que ce soit vraiment des Arabes qui pulvérisent les tours jumelles. Ça aurait enfin signifié qu'ils sont de nouveau capables de flirter avec le grandiose. Fini la dérive, bonjour l'audace. Du travail d'Arabes mais de chirurgiens arabes s'il vous plaît. Fiérot, je visionnais en boucle ces images délirantes depuis mon réveil. Très vite le réel détrôna la fiction et je compris tout seul que mon peuple était bien trop étriqué dans son calbute pour foutre un bazar aussi démesuré. Les images n'en perdaient pas pour autant de piquant mais ce jour-là je troquai mon keffieh pour ma casquette des Yankees. Je m'étais réjoui trop vite, aucune performance à signaler du côté des merguez ce 11 septembre 2001. Mais comme la situation demeurait confuse, je préférais ne rien précipiter et marier les deux, keffieh et casquette des Yankees, comme un bon petit soldat de l'amour et de la tolérance. Et même de la résistance. Résistance à l'inimitié entre les peuples. Ces peuples libres, égaux et fraternels qui ne parviennent pas à pactiser une bonne fois pour toutes et qui taguent tous leurs bâtiments officiels de cette boutade laxative. Il suffit d'observer les ruses dont on use pour s'approprier l'accoudoir dans un avion et les seuls peinards finalement sont les manchots. Dans la rue, je tombai sur une journaliste de trottoir qui interviewait les gens à chaud après l'E-vé-ne-ment qui allait tout cham-bou-ler. De platitudes en lieux communs et de cabale en conspiration, le citoyen télégénique à qui l'on tendait une perche s'en donnait à pleins poumons. Mon déguisement n'échappa pas à l'équipe de tournage sur le trottoir d'en face qui en une image avec moi retraçait toute la couillonnade dont j'étais l'objet. Moi le moitié-moitié, souriant et pacificateur, le bon élève basané qui se réhabilite par le chapeau. Dans ma chambre, j'avais toujours plus de cran qu'à l'extérieur. J'étais plus radical et moins racoleur. C'est vrai que j'avais apprécié, quelques secondes, d'être l'interprète de l'Histoire plutôt qu'un figurant derrière mon écran d'ordinateur qui débloque sur les blogs. La journaliste m'avait posé des questions imbéciles comme on le lui apprenait en stage et s'était délectée de ma tenue vestimentaire qu'elle avait qualifiée de superbe symbole de paix. La connasse. Et moi j'avais souri. Le traître. Dehors on raffolait des gens comme moi, des métis porteurs d'espoir, commodes et pas renseignés. Je rassurais par mes mots doux et légitimais par ma peau terreuse. Deux en un, comme la lessive moderne qui adoucit plus qu'elle ne lave. J'inondais mon discours de poncifs conciliants et la journaliste se régalait de ma mollesse intellectuelle. Mais en vrai, ce que j'aurais voulu dire en vrai, le vrai fond de ma pensée, l'inqualifiable vrai, c'était : tant mieux pour ces bouffeurs de chips qui en deux cents ans d'Histoire ont provoqué deux cent Afficher moinsAfficher plus

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Présentation de l'éditeur « J'aurais bien aimé que ce soit vraiment des Arabes qui pulvérisent les tours jumelles. Ça aurait enfin signifié qu'ils sont de nouveau capables de flirter avec le grandiose. Fini la dérive, bonjour l'audace. Du travail d'Arabes mais de chirurgiens arabes s'il vous plaît. Fiérot, je visionnais en boucle ces images délirantes depuis mon réveil. Très vite le réel détrôna la fiction et je compris tout seul que mon peuple était bien trop étriqué dans son calbute pour foutre un bazar aussi démesuré. Les images n'en perdaient pas pour autant de piquant mais ce jour-là je troquai mon keffi eh pour ma casquette des Yankees. Je m'étais réjoui trop vite, aucune performance à signaler du côté des merguez ce 11 septembre 2001. » Dans son nouveau livre, Saphia Azzeddine nous invite à entrer dans la tête d'un « héros anonyme » et à mesurer à quel point c'est effrayant d'être un « lambda » et de se sentir, pourtant, tout-puissant. » La presse en parle : Lire ¿ novembre 2011, Paris Match ¿ 10 novembre 2011, L'Express Style ¿ 9 novembre 2011 Éditions Léo Scheer, 2011 Extrait J'aurais bien aimé que ce soit vraiment des Arabes qui pulvérisent les tours jumelles. Ça aurait enfin signifié qu'ils sont de nouveau capables de flirter avec le grandiose. Fini la dérive, bonjour l'audace. Du travail d'Arabes mais de chirurgiens arabes s'il vous plaît. Fiérot, je visionnais en boucle ces images délirantes depuis mon réveil. Très vite le réel détrôna la fiction et je compris tout seul que mon peuple était bien trop étriqué dans son calbute pour foutre un bazar aussi démesuré. Les images n'en perdaient pas pour autant de piquant mais ce jour-là je troquai mon keffieh pour ma casquette des Yankees. Je m'étais réjoui trop vite, aucune performance à signaler du côté des merguez ce 11 septembre 2001. Mais comme la situation demeurait confuse, je préférais ne rien précipiter et marier les deux, keffieh et casquette des Yankees, comme un bon petit soldat de l'amour et de la tolérance. Et même de la résistance. Résistance à l'inimitié entre les peuples. Ces peuples libres, égaux et fraternels qui ne parviennent pas à pactiser une bonne fois pour toutes et qui taguent tous leurs bâtiments officiels de cette boutade laxative. Il suffit d'observer les ruses dont on use pour s'approprier l'accoudoir dans un avion et les seuls peinards finalement sont les manchots. Dans la rue, je tombai sur une journaliste de trottoir qui interviewait les gens à chaud après l'E-vé-ne-ment qui allait tout cham-bou-ler. De platitudes en lieux communs et de cabale en conspiration, le citoyen télégénique à qui l'on tendait une perche s'en donnait à pleins poumons. Mon déguisement n'échappa pas à l'équipe de tournage sur le trottoir d'en face qui en une image avec moi retraçait toute la couillonnade dont j'étais l'objet. Moi le moitié-moitié, souriant et pacificateur, le bon élève basané qui se réhabilite par le chapeau. Dans ma chambre, j'avais toujours plus de cran qu'à l'extérieur. J'étais plus radical et moins racoleur. C'est vrai que j'avais apprécié, quelques secondes, d'être l'interprète de l'Histoire plutôt qu'un figurant derrière mon écran d'ordinateur qui débloque sur les blogs. La journaliste m'avait posé des questions imbéciles comme on le lui apprenait en stage et s'était délectée de ma tenue vestimentaire qu'elle avait qualifiée de superbe symbole de paix. La connasse. Et moi j'avais souri. Le traître. Dehors on raffolait des gens comme moi, des métis porteurs d'espoir, commodes et pas renseignés. Je rassurais par mes mots doux et légitimais par ma peau terreuse. Deux en un, comme la lessive moderne qui adoucit plus qu'elle ne lave. J'inondais mon discours de poncifs conciliants et la journaliste se régalait de ma mollesse intellectuelle. Mais en vrai, ce que j'aurais voulu dire en vrai, le vrai fond de ma pensée, l'inqualifiable vrai, c'était : tant mieux pour ces bouffeurs de chips qui en deux cents ans d'Histoire ont provoqué deux cent Afficher moinsAfficher plus

Détails du livre

Titre complet
Héros anonymes
Format
Grand Format
Publication
28 septembre 2011
Audience
Adulte - Grand Public
Pages
128
Taille
19.1 x 12.7 x 1 cm
Poids
144
ISBN-13
9782756103372

Auteur

Livré entre : 8 décembre - 11 décembre
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