Passer au contenu
Mon compte
Wishlist
Panier 00:00

L'encyclopédie Audiard

4.1

(8)

Audience : Adulte - Grand Public
Le Pitch
Présentation de l'éditeur "L'idéal quand on veut être admiré, c'est d'être mort." La prophétie de Michel Audiard s'est parfaitement appliquée à son cas personnel. Extrait On aime certes Les tontons flingueurs ou Les barbouzes pour ses acteurs de génie, dirigés par un Georges Lautner auquel on sait gré d'avoir ouvert le polar français à un esprit burlesque. Mais sans les dialogues d'Audiard, jamais ces Tontons n'auraient pu accéder au rang de film culte. Doué d'un talent exceptionnel, Audiard fut cet alchimiste capable de transformer un bon film en religion, un magicien dont on a envie de découvrir les secrets - un savoir-faire qui ne se livre d'ailleurs pas aussi facilement qu'on pourrait l'imaginer. Le prestidigitateur Avec Audiard, on peut voir et revoir le spectacle sans jamais comprendre comment le dialoguiste déclenche le rire - comme on est incapable de déterminer d'où sort le foulard du prestidigitateur. S'il est évidemment impossible de réduire Audiard à quelques procédés, il y a sur le fond et sur la forme des récurrences, des techniques, qui s'apparentent effectivement à une mécanique. Elle n'a jamais été complètement analysée : l'étude est entamée ici sans avoir la prétention d'en percer tous les mystères. Avant toute chose, dissipons un mythe : ses dialogues ne reposent que très partiellement sur l'argot. C'était une langue qu'il jugeait incompréhensible pour le grand public auquel il destinait ses textes. Le roman de Simonin (Grisbi or not Grisbi) duquel sont tirés Les tontons flingueurs comportent infiniment plus d'expressions argotiques que les dialogues concoctés pour le film ! Si l'on s'intéresse deux secondes - et au hasard - à la mythique scène de la cuisine, à l'exception de Francis Blanche et du fameux «Touche pas au grisbi, salope», toute la scène ne repose que sur un vocabulaire raffiné et des tournures de phrases que les parents d'aujourd'hui rêveraient de voir manier par leurs enfants. Dans cette cuisine, la force d'Audiard réside dans sa capacité à mélanger les niveaux de langage et à faire se télescoper les bonnes manières et le mot leste - ce dernier employé à dose homéopathique prend alors toute sa force, et sa drôlerie. C'est une de ses marques de fabrique : «Et c'est pourquoi je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire de fermer leur claque-merde.» Pour organiser ces télescopages, Audiard possède une très solide culture générale qui surgit parfois entre deux coups de feu : Tadeusz Borowski (écrivain polonais), Puvis de Chavannes, Reynaldo Hahn (respectivement peintre et compositeur français) et même Ferdinand Berthoud (horloger franco-suisse), sont cités rien que dans Les tontons. Ce fond commun qu'il partage avec tout bourgeois éduqué (on disait autrefois «honnête homme») cohabite avec une culture populaire conforme à ses origines familiales. La détonation obtenue grâce à ce cocktail de langage châtié et de vocabulaire plus relâché constituera une de ses figures de style préférées. Les exemples abondent : «L'homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu.» Mais ce qu'il aime avant tout, c'est la langue française et ses subtilités. En maniaque de la rhétorique, dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, il fait s'écharper deux hommes de main sur la différence entre une périphrase et une métaphore : «L'aigle va fondre sur la vieille buse. - C'est chouette comme métaphore, non ? - C'est pas une métaphore, c'est une périphrase. - Fais pas chier... - Ça, c'est une métaphore.» Ses personnages manient avec talent l'oxymore - la réunion de termes contradictoires : «Monsieur Éric avec ses costards italiens tissés à Roubaix et ses pompes italiennes fabriquées à Grenoble...» - ainsi que la litote, formule où l'on dit moins pour faire entendre plus. À la question de l'Allemand Théo : «En proie au vague à l'âme ?», monsieur Fernand répondra donc sobre Afficher moinsAfficher plus

L'encyclopédie Audiard

4.1

(8)

7,95 €
24,95 € -68%
Sélectionnez la condition
 
Il ne reste plus que 1 exemplaire(s) en stock
7,95 €
24,95 € -68%

Le Pitch

Présentation de l'éditeur "L'idéal quand on veut être admiré, c'est d'être mort." La prophétie de Michel Audiard s'est parfaitement appliquée à son cas personnel. Extrait On aime certes Les tontons flingueurs ou Les barbouzes pour ses acteurs de génie, dirigés par un Georges Lautner auquel on sait gré d'avoir ouvert le polar français à un esprit burlesque. Mais sans les dialogues d'Audiard, jamais ces Tontons n'auraient pu accéder au rang de film culte. Doué d'un talent exceptionnel, Audiard fut cet alchimiste capable de transformer un bon film en religion, un magicien dont on a envie de découvrir les secrets - un savoir-faire qui ne se livre d'ailleurs pas aussi facilement qu'on pourrait l'imaginer. Le prestidigitateur Avec Audiard, on peut voir et revoir le spectacle sans jamais comprendre comment le dialoguiste déclenche le rire - comme on est incapable de déterminer d'où sort le foulard du prestidigitateur. S'il est évidemment impossible de réduire Audiard à quelques procédés, il y a sur le fond et sur la forme des récurrences, des techniques, qui s'apparentent effectivement à une mécanique. Elle n'a jamais été complètement analysée : l'étude est entamée ici sans avoir la prétention d'en percer tous les mystères. Avant toute chose, dissipons un mythe : ses dialogues ne reposent que très partiellement sur l'argot. C'était une langue qu'il jugeait incompréhensible pour le grand public auquel il destinait ses textes. Le roman de Simonin (Grisbi or not Grisbi) duquel sont tirés Les tontons flingueurs comportent infiniment plus d'expressions argotiques que les dialogues concoctés pour le film ! Si l'on s'intéresse deux secondes - et au hasard - à la mythique scène de la cuisine, à l'exception de Francis Blanche et du fameux «Touche pas au grisbi, salope», toute la scène ne repose que sur un vocabulaire raffiné et des tournures de phrases que les parents d'aujourd'hui rêveraient de voir manier par leurs enfants. Dans cette cuisine, la force d'Audiard réside dans sa capacité à mélanger les niveaux de langage et à faire se télescoper les bonnes manières et le mot leste - ce dernier employé à dose homéopathique prend alors toute sa force, et sa drôlerie. C'est une de ses marques de fabrique : «Et c'est pourquoi je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire de fermer leur claque-merde.» Pour organiser ces télescopages, Audiard possède une très solide culture générale qui surgit parfois entre deux coups de feu : Tadeusz Borowski (écrivain polonais), Puvis de Chavannes, Reynaldo Hahn (respectivement peintre et compositeur français) et même Ferdinand Berthoud (horloger franco-suisse), sont cités rien que dans Les tontons. Ce fond commun qu'il partage avec tout bourgeois éduqué (on disait autrefois «honnête homme») cohabite avec une culture populaire conforme à ses origines familiales. La détonation obtenue grâce à ce cocktail de langage châtié et de vocabulaire plus relâché constituera une de ses figures de style préférées. Les exemples abondent : «L'homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu.» Mais ce qu'il aime avant tout, c'est la langue française et ses subtilités. En maniaque de la rhétorique, dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, il fait s'écharper deux hommes de main sur la différence entre une périphrase et une métaphore : «L'aigle va fondre sur la vieille buse. - C'est chouette comme métaphore, non ? - C'est pas une métaphore, c'est une périphrase. - Fais pas chier... - Ça, c'est une métaphore.» Ses personnages manient avec talent l'oxymore - la réunion de termes contradictoires : «Monsieur Éric avec ses costards italiens tissés à Roubaix et ses pompes italiennes fabriquées à Grenoble...» - ainsi que la litote, formule où l'on dit moins pour faire entendre plus. À la question de l'Allemand Théo : «En proie au vague à l'âme ?», monsieur Fernand répondra donc sobre Afficher moinsAfficher plus

Détails du livre

Titre complet
L'encyclopédie Audiard
Format
Relié
Publication
13 septembre 2012
Audience
Adulte - Grand Public
Pages
370
Taille
28 x 21.1 x 2.5 cm
Poids
1060
ISBN-13
9782755611229

Auteur

Livré entre : 25 décembre - 28 décembre
Disponible chez le fournisseur
Impression à la demande
Expédition immédiate
Chez vous entre :
Les délais de livraison ont tendance à s'accélérer ces dernières semaines, le temps indiqué peut être plus court que prévu. Les délais de livraison ont tendance à s'allonger ces dernières semaines, le temps indiqué peut être plus long que prévu.
Livraison gratuite (FR et BE) à partir de 20,00 € de livres d'occasion
Retour GRATUIT sous 14 jours.
Image to render

Revendez-le sur notre application!

Aller plus loin

Vous pouvez également aimer

Récemment consultés