Entre musique et thérapie : le trajet d'une pensée au travail essaie de définir le champ d'une expérience sur la musicothérapie. A un pôle, la musique avec son matériau particulièrement systématisé et un rapport privilégié au rythme qui s'exprime dans la répétition. A l'autre pôle, la psychothérapie qui prend en compte le fonctionnement psychique. La musicothérapie s'inscrit dans cette bipolarité. A travers un ensemble dynamique de variables psychologiques apparaît un vécu de la musique, basé sur des propriétés cognitives et affectives, sur lequel la thérapie peut se greffer. La musique est un fait social : la créativité qu'elle suscite étant une des voies de recherche de la musicothérapie, elle s'ouvre sur la vie sociale et ouvre les patients à cette même vie sociale. L'inscription de la musique dans la trace mnésique et le rapport de la musique au fantasme renvoient à l'approche psychanalytique. Cinq cas cliniques choisis pour leur abord musical différent montrent l'influence de l'apport " musique " à travers le travail thérapeutique. Ils sont le réseau associatif autour duquel se tisse ce travail, présents tout au long des différents développements, ils révèlent comment l'apprentissage de la musique exerce une poussée socialisante. La musicothérapie va s'appuyer à la fois sur les effets intégrateurs de la musique et sur les effets d'une intervention psychothérapique. La méthode sera quelque peu différente d'une psychothérapie, car il s'agit de laisser le sujet travailler la musique et associer progressivement sur la difficulté de l'apprentissage musical, la difficulté d'un vécu psychique.Biographie de l'auteurJosette KUPPERSCHMITT est psychothérapeute-musicothérapeute, titulaire d'un doctorat en psychologie, d'une maîtrise en musicologie, d'un diplôme de chant, elle est chargée de cours à l'université et coordinatrice du département d'art-thérapie à la Schola Cantorum (Paris) ainsi que responsable pédagogique du module thérapie et pédagogie par la musique.