Une voix nous parle. Celle d'une petite fille, Marthe, née à la fin du siècle dernier, dans un petit village de la Beauce, au milieu des champs de blé parsemés de coquelicots et de bleuets. Troisième d'une famille de neuf enfants, elle a commencé très tôt à aider ses parents au café-tabac-perruquier et à s'occuper de ses sœurs. À onze ans, elle livre à bicyclette télégrammes et journaux, elle aide son père à couper les tignasses des moissonneurs. À quatorze ans elle entre comme bonne chez le médecin d'un village voisin. Elle y restera dix ans. Elle ne se plaint pas. Elle est amoureuse depuis l'enfance, mais par orgueil, par dignité, elle rate le grand amour de sa vie. Elle a vingt ans et tout s'arrête. C'est la guerre. À travers l'histoire de cette femme, on revit un siècle où les notions de vertu, d'honneur et de courage faisaient partie de la vie quotidienne. Quand la voix s'éteint, on continue d'entendre sa musique et on ne peut oublier cette héroïne dont l'humour et la joie de vivre nous redonnent à découvrir nos racines.