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La Barbarie douce : La Modernisation aveugle des entreprises et de l'école

3.6

(14)

Audience : Adulte - Grand Public
Le Pitch
Revue de presse "La barbarie douce", le dernier ouvrage de J.-P. Le Goff se révèle à la fois provoquant et stimulant. Son sous-titre "la modernisation aveugle des entreprises et des écoles" pourrait laisser croire qu'il s'agit d'un nouvel avatar du misonéisme qui tend à resurgir pour tenter d'exorciser les peurs d'un siècle finissant. Mais, l'auteur ne vise pas à dénoncer "l'horreur" de la mondialisation ou de l'économie de marché, ni à nier l'existence des évolutions rapides qui bouleversent l'économie, les techniques et les modes de communication. Il s'agit pour lui de mettre en lumière les absences de perspective d'une société face aux changements auxquels elle est confrontée. Cette absence de sens, cette "insignifiance" sont masquées par une invocation incantatoire au "changement radical" débouchant sur une "révolution culturelle" bouleversant sans cesse la vie des individus. Celle-ci se manifeste notamment par la mise en place d'une injonction paradoxale sommant chacun de développer autonomie et responsabilité, tout en le soumettant à une évaluation permanente de ses performances qui doivent être toujours optimales. J.-P. Le Goff appuie sa démonstration en analysant deux types d'environnement, le monde de l'entreprise et celui de l'école, qui connaissent l'un et l'autre un processus similaire enchaînant "injonction à l'autonomie et à la responsabilité, évaluation, élaboration d'objectifs" et "contrat". Dans une deuxième partie, l'auteur tente de mettre à jour "la généalogie de la barbarie douce" qu'il fait remonter à la "partie impossible de l'héritage de mai 1968" à laquelle est confrontée une gauche "moderniste", soumise aux contraintes de la gestion du pouvoir. Celle-ci, en panne de doctrine, se serait alors tournée vers l'entreprise, non seulement comme réalité économique, mais comme modèle social proposé à l'ensemble des activités de la société. "L'idéologie du management", dont J.-P. Le Goff avait déjà dénoncé les "illusions" dans un ouvrage précédent, est donc au coeur de sa démonstration. Elle repose sur une "manipulation" qui, dans le monde du travail, vise à escamoter les contraintes externes en "tentant d'intérioriser des contraintes et des normes". Face à un appel à l'autonomie, à l'auto-évaluation, mais en référence obligatoire à des procédures et des outils sophistiqués élaborés par d'autres, le salarié doit ainsi porter la responsabilité de ses compétences et, au final, de son "employabilité" . Les discours sur les compétences se développent alors comme un "jargon insignifiant", "pseudo-savant" qui sous son apparente insignifiance dissimule en fait une conception de l'activité professionnelle "réduite à une machinerie fonctionnelle qu'on prétend maîtriser et perfectionner en vue d'en améliorer les performances". Pour un homme d'entreprise, l'analyse peut paraître discutable, et les propos sont parfois injustes : "maintenir les exigences de la qualification professionnelle face aux bricoleurs des compétences en vue de l'employabilité" est une belle formule polémique. Mais, cette opposition, par sa généralisation, paraît ignorer la réalité des évolutions rapides de certains emplois et de l'inadéquation plus ou moins grande des qualifications qui y préparent, situation contraignant inévitablement les salariés concernés à s'interroger sur la valeur de leur savoirs, de leurs expériences, face au marché du travail, et sur la meilleure manière de s'adapter à ce dernier. De même, il est facile - et souvent juste - d'ironiser sur le jargon de la compétence. Mais, comme le reconnaît d'ailleurs l'auteur, les "praticiens de terrain", confrontés à une réalité du travail complexe et changeant, sont amenés à "bricoler" des outils leur permettant d'appréhender cette réalité pour pouvoir agir au mieux sur elle. Au-delà de ces réactions, le lecteur peut aisément identifier plusieurs pistes de réflexions qui sont ouvertes par les critiques pertinentes de J.-P. Le Goff. Il est d'abord amené à s'interroger sur la portée des th Afficher moinsAfficher plus

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Revue de presse "La barbarie douce", le dernier ouvrage de J.-P. Le Goff se révèle à la fois provoquant et stimulant. Son sous-titre "la modernisation aveugle des entreprises et des écoles" pourrait laisser croire qu'il s'agit d'un nouvel avatar du misonéisme qui tend à resurgir pour tenter d'exorciser les peurs d'un siècle finissant. Mais, l'auteur ne vise pas à dénoncer "l'horreur" de la mondialisation ou de l'économie de marché, ni à nier l'existence des évolutions rapides qui bouleversent l'économie, les techniques et les modes de communication. Il s'agit pour lui de mettre en lumière les absences de perspective d'une société face aux changements auxquels elle est confrontée. Cette absence de sens, cette "insignifiance" sont masquées par une invocation incantatoire au "changement radical" débouchant sur une "révolution culturelle" bouleversant sans cesse la vie des individus. Celle-ci se manifeste notamment par la mise en place d'une injonction paradoxale sommant chacun de développer autonomie et responsabilité, tout en le soumettant à une évaluation permanente de ses performances qui doivent être toujours optimales. J.-P. Le Goff appuie sa démonstration en analysant deux types d'environnement, le monde de l'entreprise et celui de l'école, qui connaissent l'un et l'autre un processus similaire enchaînant "injonction à l'autonomie et à la responsabilité, évaluation, élaboration d'objectifs" et "contrat". Dans une deuxième partie, l'auteur tente de mettre à jour "la généalogie de la barbarie douce" qu'il fait remonter à la "partie impossible de l'héritage de mai 1968" à laquelle est confrontée une gauche "moderniste", soumise aux contraintes de la gestion du pouvoir. Celle-ci, en panne de doctrine, se serait alors tournée vers l'entreprise, non seulement comme réalité économique, mais comme modèle social proposé à l'ensemble des activités de la société. "L'idéologie du management", dont J.-P. Le Goff avait déjà dénoncé les "illusions" dans un ouvrage précédent, est donc au coeur de sa démonstration. Elle repose sur une "manipulation" qui, dans le monde du travail, vise à escamoter les contraintes externes en "tentant d'intérioriser des contraintes et des normes". Face à un appel à l'autonomie, à l'auto-évaluation, mais en référence obligatoire à des procédures et des outils sophistiqués élaborés par d'autres, le salarié doit ainsi porter la responsabilité de ses compétences et, au final, de son "employabilité" . Les discours sur les compétences se développent alors comme un "jargon insignifiant", "pseudo-savant" qui sous son apparente insignifiance dissimule en fait une conception de l'activité professionnelle "réduite à une machinerie fonctionnelle qu'on prétend maîtriser et perfectionner en vue d'en améliorer les performances". Pour un homme d'entreprise, l'analyse peut paraître discutable, et les propos sont parfois injustes : "maintenir les exigences de la qualification professionnelle face aux bricoleurs des compétences en vue de l'employabilité" est une belle formule polémique. Mais, cette opposition, par sa généralisation, paraît ignorer la réalité des évolutions rapides de certains emplois et de l'inadéquation plus ou moins grande des qualifications qui y préparent, situation contraignant inévitablement les salariés concernés à s'interroger sur la valeur de leur savoirs, de leurs expériences, face au marché du travail, et sur la meilleure manière de s'adapter à ce dernier. De même, il est facile - et souvent juste - d'ironiser sur le jargon de la compétence. Mais, comme le reconnaît d'ailleurs l'auteur, les "praticiens de terrain", confrontés à une réalité du travail complexe et changeant, sont amenés à "bricoler" des outils leur permettant d'appréhender cette réalité pour pouvoir agir au mieux sur elle. Au-delà de ces réactions, le lecteur peut aisément identifier plusieurs pistes de réflexions qui sont ouvertes par les critiques pertinentes de J.-P. Le Goff. Il est d'abord amené à s'interroger sur la portée des th Afficher moinsAfficher plus

Détails du livre

Titre complet
La Barbarie douce : La Modernisation aveugle des entreprises et de l'école
Format
Poche
Publication
15 juillet 1999
Audience
Adulte - Grand Public
Pages
125
Taille
18.8 x 11.4 x 1.1 cm
Poids
125
ISBN-13
9782707130327
Livré entre : 23 décembre - 26 décembre
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