Baudelaire à Paris, c’est d’abord l’enfant heureux de la rue Hautefeuille, où il est né en avril 1821, puis le collégien du quartier Latin qui deviendra un jeune dandy, adepte d’une « vie libre » et fréquentant les milieux louches. En 1848, sur les barricades du carrefour de Buci et du Palais Royal, Baudelaire est un révolutionnaire exalté et parodique. Il devient, sous le Second Empire, un flâneur nostalgique – « Le vieux Paris n’est plus », déclare-t-il en 1859, dans « Le Cygne », un poème des « Tableaux parisiens » – un flâneur doublé d’un observateur, qui épie les « petites vieilles » à travers les allées du jardin du Luxembourg. Il aimait le Paris des boulevards, des théâtres, des cafés, le Paris des « multitudes », le Paris de la vie moderne. Atteint de la « maladie du domicile », il y aura vécu sans jamais s’y établir.Biographie de l'auteurAndré Guyaux est professeur à l’université Paris-Sorbonne et membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Ses travaux sont principalement consacrés aux poètes du xixe siècle, en particulier à Baudelaire et à Rimbaud. Il est l’éditeur des OEuvres complètes de Rimbaud dans la Bibliothèque de la Pléiade.