ANGES CANNIBALES

Name: ANGES CANNIBALES
Brand: Derey, Jean-Claude
SKU: PR-9782266157247
Price: 1.99 EUR
Availability: OutOfStock
Rating: 4.5 (4 reviews)

4.5

(4)

Audience : Adulte - Grand Public

Le Pitch

Présentation de l'éditeur Sierra Leone, en pleine guerre civile... Un matin, le quotidien de Yondo, quinze ans, bascule dans l'horreur : une horde d'enfants soldats pénètre chez lui, mitraillette à la main. Guidés par le Général Mosquito, chef des rebelles, ces assassins de fortune vont abattre son père, journaliste dissident, violer sa mère, enlever son frère et sa soeur. Quant à Yondo, il survit miraculeusement. Dès lors, il n'aura de cesse d'essayer de sauver sa peau... Texte intégral Extrait Ce matin-là, ils ont déboulé à la villa en Jeep, rien que des enfants soldats, dans des uniformes trop grands, les dents taillées en pointes, bien grimaçants, armés de kalachs et de machettes, comme si on était l'ennemi public numéro un ! Papa et maman s'embrassaient sur le perron, comme dans les films du Centre culturel français, quand le déserteur dit à l'orpheline en béret : «T'as d'beaux yeux, tu sais !» On a été drôlement surpris par le débarquement ! Pas de : «Bonjour ! Comment ça va ? Et la santé, et les chameaux, et les moutons ?», à la mode du pays, même si on vivait au coeur de la capitale, dans une villa blanche sans troupeaux, entourée de bougainvilliers et de gazon, à Regent Hill, un quartier résidentiel, au-dessus de la ville, en compagnie de singes verts en liberté et du cauchemar musqué des caïmans. Mon pays ? La Sierra Leone, aussi beau qu'un diamant, mais rouge à cause de la guerre. On a pâli à cause des mitraillettes qui nous tutoyaient de trop près. James, mon cadet, a cessé de caqueter, rapport à la cravate mauve qui l'étranglait. Félicité, mon aînée, pimbêche de la tête aux pieds, a lâché son cartable en piaillant. Ils encerclaient papa, bien freluquet en costume trois-pièces, tiré à quatre épingles comme un criquet, mais un Grand Quelqu'un journaliste, avec sa fameuse plume au vitriol, trop gringalet sur un ring, du haut de son mètre soixante. Il faut toujours dire la vérité. Le général Mosquito s'est dirigé droit sur papa. Le chef des rebelles ! En personne ! Walk Like Devil, marche comme le diable ! L'homme le plus redouté du pays ! Un violeur d'armistice ! Avec une tête pleine de zéros, mise à prix ! Dans les journaux, à la télévision, sur les affiches, à la radio, la terreur du gouvernement, un ogre bien planté, haut de deux mètres, là sous mes yeux, qui avançait, large, rond, avec son sourire de père Noël, même si dans sa hotte il t'apportait l'enfer. Depuis trois jours qu'il avait envahi Freetown, la capitale, il nous obligeait à vivre portes et fenêtres closes, rideaux tirés dans l'auto noire de papa qui nous conduisait à Fourah Bay Collège, en montrant patte blanche aux barrages qui poussaient comme des champignons, le long de Siaka Avenue, où il fallait décliner nom, âge, rien que des trucs pour pierre tombale, pour ou contre les rebelles, et puis on te laissait repartir intact ou en zigzag, comme un poulet décapité, pas fichu de demander sa route... Mosquito s'est avancé vers papa, déconfit, comme un invité retardataire au petit déjeuner, l'allure infernale, en tenue léopard, amidonné du sol au plafond, lunettes fumées, un stick au poing et dans l'autre un journal roulé. Un mot de l'auteur Jean-Claude Derey sillonne le monde et multiplie les expériences (journaliste, cinéaste, expert en ressources humaines). Désormais, il se consacre aux voyages (Bornéo, la Papouasie, la Patagonie, l'Amazonie, la Mongolie etc.) et à l'écriture. Il a déjà publié dix-neuf romans. Dont, Le Quart d'heure colonial, paru en 2009 aux éditions Alphée, nommé dans la liste du prix Renaudot. Biographie de l'auteur Jean-Claude Derey sillonne le monde et multiplie les expériences (journaliste, cinéaste, expert en ressources humaines). Désormais, il se consacre aux voyages (Bornéo, la Papouasie, la Patagonie, l'Amazonie, la Mongolie etc.) et à l'écriture. Il a déjà publié dix-neuf romans. Dont, Le Quart d'heure colonial, paru en 2009 aux éditions Alphée, nommé dans la liste du prix Renaudot. Afficher moinsAfficher plus

Derey, Jean-Claude

ANGES CANNIBALES

4.5

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Le Pitch

Présentation de l'éditeur Sierra Leone, en pleine guerre civile... Un matin, le quotidien de Yondo, quinze ans, bascule dans l'horreur : une horde d'enfants soldats pénètre chez lui, mitraillette à la main. Guidés par le Général Mosquito, chef des rebelles, ces assassins de fortune vont abattre son père, journaliste dissident, violer sa mère, enlever son frère et sa soeur. Quant à Yondo, il survit miraculeusement. Dès lors, il n'aura de cesse d'essayer de sauver sa peau... Texte intégral Extrait Ce matin-là, ils ont déboulé à la villa en Jeep, rien que des enfants soldats, dans des uniformes trop grands, les dents taillées en pointes, bien grimaçants, armés de kalachs et de machettes, comme si on était l'ennemi public numéro un ! Papa et maman s'embrassaient sur le perron, comme dans les films du Centre culturel français, quand le déserteur dit à l'orpheline en béret : «T'as d'beaux yeux, tu sais !» On a été drôlement surpris par le débarquement ! Pas de : «Bonjour ! Comment ça va ? Et la santé, et les chameaux, et les moutons ?», à la mode du pays, même si on vivait au coeur de la capitale, dans une villa blanche sans troupeaux, entourée de bougainvilliers et de gazon, à Regent Hill, un quartier résidentiel, au-dessus de la ville, en compagnie de singes verts en liberté et du cauchemar musqué des caïmans. Mon pays ? La Sierra Leone, aussi beau qu'un diamant, mais rouge à cause de la guerre. On a pâli à cause des mitraillettes qui nous tutoyaient de trop près. James, mon cadet, a cessé de caqueter, rapport à la cravate mauve qui l'étranglait. Félicité, mon aînée, pimbêche de la tête aux pieds, a lâché son cartable en piaillant. Ils encerclaient papa, bien freluquet en costume trois-pièces, tiré à quatre épingles comme un criquet, mais un Grand Quelqu'un journaliste, avec sa fameuse plume au vitriol, trop gringalet sur un ring, du haut de son mètre soixante. Il faut toujours dire la vérité. Le général Mosquito s'est dirigé droit sur papa. Le chef des rebelles ! En personne ! Walk Like Devil, marche comme le diable ! L'homme le plus redouté du pays ! Un violeur d'armistice ! Avec une tête pleine de zéros, mise à prix ! Dans les journaux, à la télévision, sur les affiches, à la radio, la terreur du gouvernement, un ogre bien planté, haut de deux mètres, là sous mes yeux, qui avançait, large, rond, avec son sourire de père Noël, même si dans sa hotte il t'apportait l'enfer. Depuis trois jours qu'il avait envahi Freetown, la capitale, il nous obligeait à vivre portes et fenêtres closes, rideaux tirés dans l'auto noire de papa qui nous conduisait à Fourah Bay Collège, en montrant patte blanche aux barrages qui poussaient comme des champignons, le long de Siaka Avenue, où il fallait décliner nom, âge, rien que des trucs pour pierre tombale, pour ou contre les rebelles, et puis on te laissait repartir intact ou en zigzag, comme un poulet décapité, pas fichu de demander sa route... Mosquito s'est avancé vers papa, déconfit, comme un invité retardataire au petit déjeuner, l'allure infernale, en tenue léopard, amidonné du sol au plafond, lunettes fumées, un stick au poing et dans l'autre un journal roulé. Un mot de l'auteur Jean-Claude Derey sillonne le monde et multiplie les expériences (journaliste, cinéaste, expert en ressources humaines). Désormais, il se consacre aux voyages (Bornéo, la Papouasie, la Patagonie, l'Amazonie, la Mongolie etc.) et à l'écriture. Il a déjà publié dix-neuf romans. Dont, Le Quart d'heure colonial, paru en 2009 aux éditions Alphée, nommé dans la liste du prix Renaudot. Biographie de l'auteur Jean-Claude Derey sillonne le monde et multiplie les expériences (journaliste, cinéaste, expert en ressources humaines). Désormais, il se consacre aux voyages (Bornéo, la Papouasie, la Patagonie, l'Amazonie, la Mongolie etc.) et à l'écriture. Il a déjà publié dix-neuf romans. Dont, Le Quart d'heure colonial, paru en 2009 aux éditions Alphée, nommé dans la liste du prix Renaudot. Afficher moinsAfficher plus