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Audience : Adulte - Grand Public
Le Pitch
Présentation de l'éditeur Une icône du XXe siècle : Noureïev En 1944, dans un hôpital soviétique, Rudik, six ans, danse pour son premier public : aucun des soldats mutilés n'oubliera cet instant éblouissant... Dès lors, ce fils de paysan sait. Il sait qu'il ne reculera devant rien : mentir à sa mère, braver la colère de son père, endurer brimades et humiliations. Pour danser comme il le doit, il ira même jusqu'à s'exiler à jamais. Travailleur acharné, obsédé de beauté et de perfection, Rudik fascinera tous ceux qui croiseront sa route, leur offrant le sentiment d'avoir côtoyé un ange ou un démon, un monstre d'excès et de passion. Dans tous les cas, un vrai génie. Extrait UNION SOVIÉTIQUE, 1941-1956 Quatre hivers. Ils construisaient des routes en brisant les congères armés de leurs chevaux, ils labouraient la neige jusqu'à ce que les bêtes meurent, puis ils mangeaient leur chair avec une grande tristesse. Les médecins traversaient les champs givrés avec des ampoules de morphine collées sous leurs aisselles afin qu'elles ne gèlent pas et, la guerre continuant, il fut sans cesse plus dur de découvrir une veine sur les bras des soldats - moribonds bien longtemps avant que d'être morts. Dans les tranchées, ils nouaient serré les oreillettes de leurs chapkas, volaient les manteaux de réserve, dormaient les uns contre les autres et plaçaient les blessés entre eux, où il faisait plus chaud. Ils portaient des pantalons matelassés, des couches de sous-vêtements, et, pour rire, ils parlaient parfois des jambes des putains, ils en faisaient des écharpes de rêve. Le moment vint où ils ne retirèrent plus souvent leurs bottes. Ils avaient vu d'autres soldats - aux orteils, bleus, tombés soudain de leurs pieds - et ils croyaient maintenant que l'avenir d'un homme pouvait être prédit à sa façon de marcher. Ils fabriquaient des cordons solides avec plusieurs lacets, puis, en guise de camouflage, ils attachaient l'une à l'autre par-dessus leur capote leurs chemises blanches de paysans, tiraient bien leurs cagoules, et ils pouvaient alors s'allonger dans la neige, y rester invisibles pendant des heures. L'huile gelait dans les carters des pièces d'artillerie. Les ressorts des mitrailleuses se brisaient comme du verre. En l'absence de gants, la chair adhérait au métal, qui la leur arrachait. Ils allumaient des feux avec du charbon de bois, jetaient des pierres dans les braises, qu'ils retiraient brisées pour réchauffer leurs mains. Ils comprirent que, si l'on avait besoin de chier, ce qui n'arrivait guère, on faisait dans son froc. Ça y restait, glacé, et on n'enlevait ça que sous abri, d'ailleurs ça ne sentait rien, les gants non plus, sauf en cas de dégel. Pour pisser sans s'exposer au froid, ils plaçaient des sacs de toile cirée sous leur pantalon, et ils apprirent à réchauffer leurs jambes là-dessus. Cette chaleur-là leur rappelait celle des femmes, mais le sac gelait de toute façon et ils se retrouvaient à nouveau nulle part, dans un champ de neige rougi par les flammes d'une raffinerie. En repérage dans la steppe, ils trouvaient les corps de compagnons d'armes, morts transis, la main levée, le genou déformé, la barbe couverte de givre, et ils savaient qu'il fallait se dépêcher de leur piquer leurs fringues avant qu'elles se figent pour toujours avec eux, et alors ils se penchaient, murmuraient, Désolé camarade, merci pour le tabac. On leur dit que l'ennemi se servait des cadavres pour construire ses routes, puisqu'il ne restait plus d'arbres, alors ils s'efforcèrent de ne pas entendre de bruits se répandre sur la glace, d'os brisés sous les pneus. Le silence avait disparu, l'air portait tous les sons : les équipes de reconnaissance à ski, le chuintement des pylônes électriques, le sifflement des mortiers, un camarade hurlant après ses jambes, ses doigts, son fusil, sa mère. Un mot de l'auteur Né à Dublin en 1965, Colum McCann est l'auteur de deux romans, Le chant du coyote (Marval, 1996, et 10/18, 1998) et Les saisons de la Afficher moinsAfficher plus

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Détails du livre

Titre complet
Danseur
Editeur
Format
Poche
Publication
03 janvier 2008
Traduction
Piningre, Jean-Luc
Audience
Adulte - Grand Public
Pages
415
Taille
18 x 11 x 1.7 cm
Poids
220
ISBN-13
9782266153140
Livré entre : 11 décembre - 14 décembre
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