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La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire

  • La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire
Audience : Scolaire - Enseignants
Le Pitch
Présentation de l'éditeur L'illettrisme, et l'échec scolaire en général, devrait nous interroger bien au-delà de nos préjugés. C'est un fait qui, plus de cent ans après Jules Ferry, met en cause notre système en profondeur. Pourquoi l'Éducation nationale fonctionne-t-elle si mal, en dépit de bataillons d'enseignants fervents ? Parce que la France vit d'un faux égalitarisme - qui produit les inégalités au marché noir -, parce que la planification ne mène nulle part, parce que nous croyons sottement que seuls les intellectuels sont intelligents, parce que le corporatisme qui a remplacé les idéologies n'a rien amélioré. La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire devrait sonner l'hallali de toutes nos idées reçues. Et nous engager dans la voie d'un libéralisme ordonné, de l'autonomie véritable des établissements, de l'université sélective et payante. Un plaidoyer pour le réalisme. Chantal Delsol, professeur des universités en philosophie et membre de l'Institut, est l'auteur d'ouvrages de philosophie, d'essais et de romans. Extrait Un enfant inventé L'idéal français, c'est une école nationale dans laquelle, chaque lundi matin, des milliers de classes de sixième disséminées sur tout le territoire ouvrent à 9 heures le même livre de géographie et abordent la même question, par exemple : «Qu'est-ce que l'Hexagone ?» Que d'innombrables enfants ignorants les uns des autres, depuis la côte armoricaine jusqu'aux vallées des Alpes, depuis les froides dunes de la Manche jusqu'aux Pyrénées, se penchent en même temps sur des programmes semblables, et aient accès dès lors à des destins semblables, cela nous éblouit et nous fascine. Pour comprendre cette assimilation de l'école à une marche militaire, il faut bien entendu partir de l'histoire d'un pays diversifié et divisé, tenir compte d'un séculaire régime de castes, et penser toujours que c'est la rationalité qui fit notre grandeur. Au lieu que d'autres ont fait leur grandeur de leur fantaisie, de leur imagination et souvent de leur désordre. Or il se trouve que nous sommes à l'heure de faire les comptes. Les conséquences de notre caractère national pèsent aujourd'hui comme des défaillances, voire comme des perversions. Et dans ces cas-là, si du moins l'on accepte de regarder les choses en face, la question qui se pose est la suivante : allons-nous nous résoudre à transformer en partie notre caractère national afin de lutter contre ces défaillances et de supprimer ces perversions ? Quel est le plus important : l'idéal fascinant de ce manuel ouvert le lundi à 9 heures par des millions de mains enfantines sur tout le territoire, ou bien la détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire et ne saura jamais lire ? Parce que, par un «paradoxe des conséquences» dommageable et difficile à regarder en face, un idéal à la fois généreux et rationnel a fini par engendrer des drames, exprimés pour l'instant dans cette simple phrase : un enfant français sur cinq ne sait pas lire (Rapport de la Cour des comptes, mai 2010) et a toute chance de ne jamais savoir lire. Chaque année, un enfant sur trois entre en sixième en ignorant les bases de la lecture, de l'écriture et du calcul. «A dix ans on a déjà fabriqué un exclu !» résume Erik Orsenna. Un mot de l'auteur Chantal Delsol est professeur des universités, membre de l'Institut, auteur de nombreux ouvrages de philosophie, essais et romans, traduits en quinze langues. Editorialiste au Figaro. Biographie de l'auteur Chantal Delsol est professeur des universités, membre de l'Institut, auteur de nombreux ouvrages de philosophie, essais et romans, traduits en quinze langues. Editorialiste au Figaro. Afficher moinsAfficher plus

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Présentation de l'éditeur L'illettrisme, et l'échec scolaire en général, devrait nous interroger bien au-delà de nos préjugés. C'est un fait qui, plus de cent ans après Jules Ferry, met en cause notre système en profondeur. Pourquoi l'Éducation nationale fonctionne-t-elle si mal, en dépit de bataillons d'enseignants fervents ? Parce que la France vit d'un faux égalitarisme - qui produit les inégalités au marché noir -, parce que la planification ne mène nulle part, parce que nous croyons sottement que seuls les intellectuels sont intelligents, parce que le corporatisme qui a remplacé les idéologies n'a rien amélioré. La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire devrait sonner l'hallali de toutes nos idées reçues. Et nous engager dans la voie d'un libéralisme ordonné, de l'autonomie véritable des établissements, de l'université sélective et payante. Un plaidoyer pour le réalisme. Chantal Delsol, professeur des universités en philosophie et membre de l'Institut, est l'auteur d'ouvrages de philosophie, d'essais et de romans. Extrait Un enfant inventé L'idéal français, c'est une école nationale dans laquelle, chaque lundi matin, des milliers de classes de sixième disséminées sur tout le territoire ouvrent à 9 heures le même livre de géographie et abordent la même question, par exemple : «Qu'est-ce que l'Hexagone ?» Que d'innombrables enfants ignorants les uns des autres, depuis la côte armoricaine jusqu'aux vallées des Alpes, depuis les froides dunes de la Manche jusqu'aux Pyrénées, se penchent en même temps sur des programmes semblables, et aient accès dès lors à des destins semblables, cela nous éblouit et nous fascine. Pour comprendre cette assimilation de l'école à une marche militaire, il faut bien entendu partir de l'histoire d'un pays diversifié et divisé, tenir compte d'un séculaire régime de castes, et penser toujours que c'est la rationalité qui fit notre grandeur. Au lieu que d'autres ont fait leur grandeur de leur fantaisie, de leur imagination et souvent de leur désordre. Or il se trouve que nous sommes à l'heure de faire les comptes. Les conséquences de notre caractère national pèsent aujourd'hui comme des défaillances, voire comme des perversions. Et dans ces cas-là, si du moins l'on accepte de regarder les choses en face, la question qui se pose est la suivante : allons-nous nous résoudre à transformer en partie notre caractère national afin de lutter contre ces défaillances et de supprimer ces perversions ? Quel est le plus important : l'idéal fascinant de ce manuel ouvert le lundi à 9 heures par des millions de mains enfantines sur tout le territoire, ou bien la détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire et ne saura jamais lire ? Parce que, par un «paradoxe des conséquences» dommageable et difficile à regarder en face, un idéal à la fois généreux et rationnel a fini par engendrer des drames, exprimés pour l'instant dans cette simple phrase : un enfant français sur cinq ne sait pas lire (Rapport de la Cour des comptes, mai 2010) et a toute chance de ne jamais savoir lire. Chaque année, un enfant sur trois entre en sixième en ignorant les bases de la lecture, de l'écriture et du calcul. «A dix ans on a déjà fabriqué un exclu !» résume Erik Orsenna. Un mot de l'auteur Chantal Delsol est professeur des universités, membre de l'Institut, auteur de nombreux ouvrages de philosophie, essais et romans, traduits en quinze langues. Editorialiste au Figaro. Biographie de l'auteur Chantal Delsol est professeur des universités, membre de l'Institut, auteur de nombreux ouvrages de philosophie, essais et romans, traduits en quinze langues. Editorialiste au Figaro. Afficher moinsAfficher plus

Détails du livre

Titre complet
La détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire
Editeur
Plon
Format
Broché
Publication
25 août 2011
Audience
Scolaire - Enseignants
Pages
191
Taille
20.1 x 13.3 x 1.8 cm
Poids
225
ISBN-13
9782259211888
Livré entre : 22 décembre - 25 décembre
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