L'illusion à laquelle Freud s'attaque ici est la religion. Selon le père de la psychanalyse, nous avons créé les dieux, la Providence et la morale divine pour répondre au désir archaïque et infantile d'être rassurés - contre l'incompréhensibilité du monde, l'angoisse de la mort et la violence des rapports humains. Toutefois, la religion n'a rendu les hommes ni plus moraux ni plus heureux. Pour Freud, elle a fait son temps : grâce à la science, l'humanité va sortir de l'enfance, et l'illusion s'écroulera. Mais sur quoi fonder alors la moralité ? En privant l'homme des croyances religieuses, ne risque-t-on pas de basculer dans le chaos ? Enfin, la science n'apparaît-elle pas elle-même comme un nouvel objet de croyance ?Biographie de l'auteurNormalien et agrégé d'allemand, Dorian Astor enseigne la philosophie à l'université Marc-Bloch de Strasbourg. Spécialiste de Nietzsche, germaniste reconnu, il a déjà traduit pour la GF Le Malaise dans la culture (2010), L'Avenir d'une illusion (2011) et Totem et tabou (2015).Pierre Pellegrin est chercheur émérite au CNRS. Spécialiste d'Aristote, il a dirigé la publication de ses oeuvres complètes (Flammarion, 2014). Il a par ailleurs préfacé, pour la GF, Le Malaise dans la culture (2010), L'Avenir d'une illusion (2011) et Totem et tabou (2015).