Capitale du Royaume du Cambodge du IXᵉ au XVᵉ siècle, Angkor suscite très tôt des descriptions où l'étonnement le dispute à l'admiration. En 1296, un ambassadeur chinois est impressionné par cette ville "barbare". Aux XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, des missionnaires européens y voient l'égale de Rome ou de Babel, tandis qu'un Japonais visitant la Ville croit se trouver en Inde. Peu après 1860, Henri Mouhot - le plus célèbre de ses "découvreurs" et l'un des plus romantiques - la place définitivement sur la carte des merveilles du monde ; c'est alors que débute le dégagement systématique et l'exploration scientifique du site qui, jamais oublié, redevient le palladium d'une nation - refuge en période de crise, étendard sous tous les régimes. Son inscription sur la liste du Patrimoine mondial par l'Unesco en 1992 officialise la valeur que lui avaient donnée depuis longtemps les voyageurs.Historien et archéologue, Bruno Dagens retrace les grandes étapes d'une découverte émerveillée.Biographie de l'auteurBruno DAGENS, ancien membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient, né aux Pays-Bas, a passé son enfance en Afrique du Nord et sa jeunesse à Strasbourg. Initié à l'archéologie par Daniel Schlumberger en Afghanistan, il arrive en 1965 au Cambodge où il participe sept ans aux travaux de la Conservation d'Angkor. Il partage alors son temps entre l'iconographie des temples, la mise en ordre et la restauration des sculptures du dépôt d'Angkor et des prospections. Il traduit aussi un traité sanskrit d'architecture : les temples d'Angkor lui apportent des éléments de référence. Après avoir enseigné à Louvain, il repart pour neuf ans à Pondichéry où il étudie des temples, qu'un barrage doit faire disparaître, et des textes çivaïtes. En 1985 un court séjour le ramène à Angkor. Professeur à Paris-III, il coordonne pour l'UNESCO le projet de préservation du temple de Vat Phu, au Laos, et mène des recherches en Thaïlande.
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