Un vieil écrivain, Shunsuké, est fasciné par la beauté exceptionnelle de Yûichi, un jeune homosexuel. Shunsuké, dont l'oeuvre est connue, mais déjà achevée, a consacré toute sa vie à l'esprit et à la création. En Yûichi, c'est la liberté du corps, l'esthétique réduite à sa pure apparence physique et à la jouissance immédiate, que le romancier découvre. Yûichi, conscient de sa sexualité, hésite à épouser Yasuko, dont l'écrivain est amoureux. Il se confie au vieillard qui, au terme d'un pacte diabolique, l'incite à se marier. Shunsuké pourra dès lors manipuler le jeune homme comme une marionnette, comme un personnage incarné d'un roman qu'il n'écrira jamais. Sa misogynie déclarée, sa rancoeur à l'égard des femmes qui l'ont fait souffrir durant toute sa vie trouvent ainsi un cruel assouvissement. Mais c'est compter sans l'intervention d'autres manipulateurs et surtout croire qu'il peut lui-même échapper à la séduction de Yûichi.Rédigé entre 1950 et 1953, Les amours interdites décrit avec audace et sincérité l'univers homosexuel du Tôkyô d'après-guerre. Mais c'est surtout le roman où Mishima entreprend d'exposer sans fard sa conception de la sexualité, des rapports familiaux et sociaux, et ses théories esthétiques et philosophiques. À propos des Amours interdites, l'auteur devait écrire : "J'ai formé le projet insolent de transformer mon tempérament en un roman et d'ensevelir le premier dans le second."Biographie de l'auteurYukio Mishima (pseudonyme de Kimitake Hiraoka) est né en 1925 à Tôkyô. Son oeuvre littéraire est aussi diverse qu'abondante : essais, théâtre, romans, nouvelles, récits de voyage. Il a écrit aussi bien des romans populaires qui paraissent dans la presse à grand tirage que des oeuvres littéraires raffinées, et a joué et mis en scène un film qui préfigure sa propre mort.Il a obtenu les trois grands prix littéraires du Japon. En novembre 1970, il s'est donné la mort de façon spectaculaire, au cours d'un seppuku, au terme d'une tentative politique désespérée qui a frappé l'imagination du monde entier.Mishima fut un grand admirateur de la tradition japonaise classique et des vertus des Samouraïs. Dans ses oeuvres, il a souvent dénoncé les excès du modernisme, et donné une description pessimiste de l'humanité.
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