On raconte que c'est grâce aux éditions clandestines du samizdat - et donc, sans nom d'auteur - que fut introduite en Union soviétique la traduction du Procès. Les lecteurs pensèrent, dit-on, qu'il s'agissait de l'oeuvre de quelque dissident, car ils découvraient, dès le premier chapitre, une scène familière : l'arrestation au petit matin, sans que l'inculpé se sût coupable d'aucun crime, les policiers sanglés dans leur uniforme, l'acceptation immédiate d'un destin apparemment absurde, etc. Kafka ne pouvait espérer une plus belle consécration posthume. Et pourtant, les lecteurs russes se trompaient. Le projet de Kafka n'était pas de dénoncer un pouvoir tyrannique ni de condamner une justice mal faite. Le procès intenté à Joseph K., qui ne connaîtra pas ses juges, ne relève d'aucun code et ne pouvait s'achever ni sur un acquittement si sur une damnation, puisque Joseph K. n'était coupable que d'exister.Biographie de l'auteurFranz Kafka, né à Prague le 3 juillet 1883 d'une famille juive, a fait ses études au lycée allemand de Prague de 1893 à 1901, puis à l'Université allemande. En 1907 il entre dans une compagnie d'assurances. Son expérience professionnelle jouera un rôle capital dans la vision du monde social que son oeuvre reflète avec la plus extrême précision. En 1912 il rencontre Felice Bauer, avec qui il se fiance deux fois et rompt définitivement en 1917. C'est l'année où sa tuberculose pulmonaire est diagnostiquée. En 1923, au cours de vacances au bord de la Baltique, il fait la connaissance de Dora Dymant et s'installe avec elle à Berlin. Atteint de laryngite tuberculeuse, il est transporté, après deux séjours dans des hôpitaux de Vienne, au sanatorium de Kierling, où il meurt le 3 juin 1924.Romancier, chroniqueur et traducteur né et mort en Haute-Vienne (1901-1971). A eu le
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