"Lorsque Valery Larbaud, âgé de 27 ans, publie en 1908 ses Poèmes par un riche amateur, il se désolidarise de son milieu dont il exhibe le plus excessif représentant. Il n'est, sous un nom d'emprunt, qu'un exécuteur littéraire. Mais quelle exécution ! C'est une vengeance contre son hérédité, un camouflet à sa mère qui lui a refusé son émancipation légale et l'a soumis à un conseil judiciaire, c'est une provocation sociale et intellectuelle, une confession, un manifeste, une apologie, un blâme. C'est une rébellion, un défi. C'est Barnabooth, le mystérieux narrateur de ses frasques, le milliardaire enfant gâté ; mais c'est aussi Valery Larbaud, l'héritier d'une famille aisée, le mystificateur passionné de vérité. [...] Nous ne regardons pas voyager le poète, nous voyageons avec lui. Et, pour la première fois dans notre littérature (oui, l'événement est là), nous éprouvons le sentiment d'un mécanisme universel : la belle machinerie humaine - train de luxe, paquebot - conjuguée avec la respiration d'un homme qui nous confie, au rythme des trépidations, ses frémissements les plus secrets : Ô vie réelle sans art et sans métaphores, sois à moi." Robert Mallet.Biographie de l'auteurNé à Vichy le 29 août 1881, Valery Larbaud est poète, nouvelliste, romancier et traducteur. Héritier d'une famille fortunée, il parcourt l'Europe à partir de 1898 à grands frais, continent qu'il chante dans Poèmes par un riche amateur ou Œuvres françaises de M. Barnabooth, avant de publier un roman, Fermina Márquez, et un premier recueil de nouvelles (Enfantines). Il fréquente tous les milieux littéraires. Polyglotte, il fait connaître en France des oeuvres majeures de la littérature étrangère, dont celles de Samuel Butter et de James Joyce. Devenu aphasique en 1935, il finit sa vie paralysé. Il reçoit le Grand Prix national des Lettres en 1952 et meurt à Vichy en 1957.
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