4ème de couverture
Le 6 août 1945, à 8 h 15 du matin, l'apparition d'une gigantesque boule de feu à cinq cents mètres d'altitude au-dessus d'Hiroshima marque l'entrée de notre " civilisation " dans l'ère nucléaire. Rien, jamais, ne sera plus comme avant. Les 200 000 morts d'Hiroshima, bientôt suivis des 140 000 morts de Nagasaki, le 9 août, symbolisent, bien malgré eux, cette barbarie rendue possible, hélas, par la science. Cinquante ans après la tragédie, le témoignage de Keiji Nakazawa, dans sa nudité même, est hallucinant de vérité. L'auteur nous fait littéralement voir, à travers ses yeux d'enfant puis sa mémoire d'adulte, l'horreur qu'a vécue cette ville martyre, frapée par l'apocalypse nucléaire. Après avoir lu ces pages - photos à l'appui - on ne peut qu'approuver la position de Bernard Clavel dévelopée dans La peur et la Honte quand il affirme, en pacifiste militant :" C'est le germe de la guerre qu'il faudrait extraire du coeur de l'homme. "Biographie de l'auteurBernard Clavel est né le 29 mai 1923 à Lons-le-Saunier, au fond d'un grand jardin où peinaient son père ancien boulanger et sa mère fleuriste. Enfant rêveur et peu studieux, il quitte l'école à quatorze ans pour entrer en apprentissage chez un pâtissier de Dole. Les deux années qu'il passera sous la coupe d'un patron injuste et brutal le marqueront profondément, faisant de lui un éternel révolté.Du fournil à l'usine de lunettes, du vignoble à la forêt, de la baraque de lutte à l'atelier de reliure, de la sécurité sociale à la presse écrite et parlée, il connaîtra bien des métiers qui constituent "ses universités", un peu comme London, qui l'a tant fait rêver, ou Gorki à qui André Maurois devait le comparer dès ses premiers livres.Sans aide, sans conseiller, sans véritable maître, dès l'adolescence, il peint et écrit, songeant en secret au jour où il pourra se consacr er totalement à l'art. Personne ne prend au sérieux cet autodidacte qui se croit artiste. Il détruit plusieurs romans et de nombreux poèmes et nouvelles avant que René Julliard ne se décide à publierL'Ouvrier de la nuit, en 1956. Cette publication lui permettra de rencontrer Jacques Peuchmaurd qui deviendra, au plein sens du terme, son directeur littéraire. Encouragé dès lors par Reverzy, Lanoux, Bachelard, Gabriel Marcel, Hervé Bazin, Marcel Aymé et quelques autres écrivains, il poursuit une oeuvre qui s'impose peu à peu. En quarante ans, il publie près de quatre-vingt-dix livres qui seront traduits dans une vingtaine de pays. Certains de ses romans connaissent des tirages qui atteignent plusieurs millions d'exemplaires pour la seu le langue française.Bernard Clavel a reçu plus de 20 prix littéraires dont le Prix Goncourt pourLes Fruits de l'hiver, les Grand Prix de la Ville de Paris et de la Ville de Bordeaux pour l'ensemble de son oeuvre, le Prix des Maisons de la Presse...Elu à l'académie Goncourt en 1971 au couvert de Jean Giono, il démissionne en 1977, trop pris par l'écriture pour consacrer tant de temps à la lecture, et plus à l'aise dans les grands espaces que dans les salons où se nouent les intrigues.Le cinéma et la télévision ont largement puisé dans son oeuvre. Enseignants et universitaires sont nombreux à se pencher sur ses contes et poèmes pour enfants, mais aussi sur ses romans qui passionnent les adolescents tout autant que les adultes.Épris de justice et de paix, Bernard Clavel participe à bien des combats, s'efforçant de rester toujours fidèle à l'esprit de ses maîtres, Romain Rolland, Gandhi, Tolstoï, Louis Lecoin, Maurice Lelong, Gilbert Cesbron, Jean Giono, Jean Guéhenno, Casamayor.Éternel errant, avec comme point d'ancrage sa table de travail, il écrit et peint partout avec le même acharnement.Il dit volontiers que son mariage avec la romancière québécoise Josette Pratte lui a permis de donner à son oeuvre une deuxième vie. Elle lui a apporté de nombreux livres, à commencer par sa grande fresque romanesqueLe Royaume du Nord, inspirée par l'aventure de